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 Les sumos

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Miss Belzy
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MessageSujet: Les sumos   Les sumos Icon_minitimeMar 14 Nov - 20:53

Malgré les températures pesantes qui s'annoncent, nous avons décidé de vous parler de poids lourds. Il ne sera toutefois nullement question ici de camions quelconques, mais bien de sportifs comptant parmi les plus vénérés du lapon, à savoir les lutteurs de sumo. Cet article n'a pas pour vocation de faire le tour du sujet - vu la carrure triple XL de ces " monstres de chair et de
muscles ", un magazine entier n'y suffirait pas - mais plutôt de montrer que le sumo est loin d'être une simple activité mettant en scène des types obèses aux cheveux gominés. Explications.


Comme pour d'autres pans de la culture nipponne, il faut, pour tenter de cerner les origines du sumo, se tourner vers les légendes du pays. L'une d'entre elles, relatée dans un livre de 712, fait état d'un combat de sumo entre les dieux Takemikazuchi et Takeminakata qui devait déterminer qui contrôlerait l'archi¬pel japonais et qui vit la victoire du premier, censé par la suite avoir établi la famille impériale. Autant dire que le sumo a commencé à se développer il y a fort longtemps. Au fil du temps et des époques, la pratique a évolué et a vu ses règles codifiées. D'abord sans doute rituel agricole, puis spectacle de lutte orchestré par la cour, le sumo fut érigé en art martial réservé aux hommes, même s'il fut aussi pratiqué par certaines femmes au moment où il devint populaire sous l'ère Edo. C'est à ce moment que l'on décida d'appeler les combattants rikishi et que fut instauré un système de rang et de liste officielle qui s'approche de celui que l'on connaît aujourd'hui dans ce sport à part entière. Il faut savoir en effet que le sumo est basé sur une hiérarchie, dite banzuke, régie par la fédération japonaise de sumo : il existe six divisions au total, chacune séparée en deux parties Est - la plus honorifique - et Ouest, les divisions Jonokuchi, Jonidan, Sandanme et Makushita, où l'on parle de sumotori pour désigner les lutteurs, et les divisions Juryo et Makuuchi, où on les appelle sekitori. Dans cette dernière, il y a à nouveaux plusieurs grades, un premier dénommé Maegashira, un deuxième, Sanyaku, qui regroupe Komusubi, Sekiwake et Ozeki, et le dernier, le plus important dans cette structure, celui de Yokozuna. La place d'un rikishi au sein de ce système est déterminée par ses résultats en lutte : si, sur un tournoi de quinze combats, il connaît davantage de victoires que de défaites, il est déclaré kachikoshi (de kachi, " victoire ") et progresse dans la hiérarchie. Dans le cas contraire, il est dit makekoshi (make signifiant " défaite ") et voit son rang chuter. Mis à part les deux grades les plus durs à atteindre obtenus à la suite d'une élection de la part de la fédération de sumo, à savoir les Yokozuna, dieux du sumo nommés à vie, et les Ozeki, qui sont soumis à des règles spécifiques, tous les lutteurs, représentant différentes écoles de sumo (Heya), peuvent ainsi changer de place à l'issue des tournois (Hon-basho) qui ont lieu tous les mois impairs, successivement à Tokyo, Osaka, Nagoya ou Fukuoka. Il n'y a en ce moment dans le classement qu'un seul Yokozuna, le 68ème de l'histoire, qui n'est pas d'origine japonaise mais mongole, du nom d'Asashoryu, pour trois Ozeki, Kaio dans la partie Est, Tochiazuma et Chiyotaikai pour l'Ouest.

Vaincre au sumo, c'est aussi se vaincre soi-même Tel est l'adage des rikishi.

Si le sumo a depuis des lustres la faveur du public japonais (et celle de notre président français !), c'est parce qu'il n'est pas qu'une vulgaire démonstration de puissance physique. Il s'agit en effet avant tout d'une ode à la force morale, à l'adresse et à la rapidité, une lutte simple dans sa finalité, mais qui a su conserver son caractère sacré. C'est dans ce sens en tout cas que va le cérémonial apparenté au rituel shintô qui précède tout combat opposant, sans distinction de poids, les lutteurs simplement vêtus d'une ceinture (mawashi) et coiffés d'un chignon plus ou moins élaboré selon le rang, le fameux chon-mage. Avant même que ne commencent les duels des deux divisions les plus élevées, on assiste à la cérémonie d'entrée : les lutteurs défilent derrière l'arbitre (gyoji) et viennent se placer en cercle autour de l'aire de combat (dohyo) placée sur une plate forme en argile à 60 cm au dessus du sol, orientée selon les points cardinaux et surplombée par une structure en bois rappelant la toiture des temples shintô. Les rikishi se font ensuite face, frappent dans leurs mains comme pour demander l'attention des dieux, puis exécutent un chiri, mouvement de bras destiné à mon¬trer qu'ils vont combattre sans armes, à mains nues, avant de se retirer dans l'attente de leur combat. Lorsque vient l'heure de ce dernier, c'est à une véritable guerre des nerfs que l'on a droit. Appelés sur le dohyo par l'annonceur (yobidashi), chaque rikishi doit se préparer mentalement à la lutte qui va suivre. C'est le moment le plus important et également le plus long, même si, retransmissions télévisuelles obligent, les temps de préparation ont considéra¬blement diminué. Les lutteurs saluent leurs adversaires, se désaltèrent avec une coupe d'eau spéciale (chikara-mizu) et s'essuient les lèvres avec un papier blanc (chikara-gami), deux éléments symboles de puissance (" chikara "). A plusieurs reprises, ils jettent du sel pour purifier le dohyo ou effectuent en même temps un shiko, ce mouvement d'assouplissement caractéristique du sumo qui consiste à se balancer sur une jambe puis sur l'autre en levant la jambe restante le plus haut possible. Lorsque le gyoji lève son éventail (gunbai), les deux adversaires rejoignent les marques blanches au sol (shikiri-sen), prêts à se jeter dessus dès lors qu'ils auront posé ensemble les deux poings au sol. Si un rikishi démarre le combat avant que celui qui lui fait face n'ait touché le sol de ses mains, il est sanctionné non par une perte de points, mais par une amende ! Il n'y a pas à dire, le monde du sumo a beau être organisé de manière cardinale, la fédération n'a quant à elle pas perdu le nord question finances...

Une "masse" de Techniques

Ceci dit, la plupart des rencontres se gagnent lors de ce premier élan, toujours assez violent et impressionnant à voir, des combattants l'un vers l'autre, dit tachi-ai. Les règles sont basiques : le premier des lutteurs à sortir du cercle sacré de 4,55 m de diamètre ou à y poser une autre partie du corps que la plante des pieds a perdu. Le but est donc de chercher à déséquilibrer ou à pousser l'adversaire. Il existe pour ce faire actuellement 82 prises officielles (kimarite) qui vont des techniques de corps à corps comme celle de l'oshidashi à celles qui privilégient l'utilisation du poids pour repousser l'ennemi (tel le kimetaoshi), en passant par les projections (à l'image de l'ipponzeoi). Ce à quoi il convient de rajouter cinq " non techniques " qui entraînent automatiquement la victoire, comme par exemple le fumidashi, lorsque l'opposant met par inadvertance le pied en dehors des limites du cercle. Les combats sont souvent brefs mais restent captivant, le meilleur moyen pour en juger étant encore d'y assister. Si vous vous rendez sur place, n'hésitez pas à aller faire un tour du côté du quartier de Ryogoku à Tokyo, tout près justement du Kokugikan qui accueille les tournois. Ce coin-là abrite pas moins d'une douzaine d'écoles de sumo et vous aurez sûrement la possibilité de croiser quelques rikishi en pleine épreuve d'endurance. Peut-être même aurez-vous, en demandant poliment, la chance d'assister à leur entraînement, avec notamment
l'exercice du teppô, sorte de lutteurs afin de renforcer mains, bras et épaules. Sait-on jamais, vous pourriez aussi avoir l'occasion d'assister à leur repas, composé non pas d'hamburgers, mais plutôt de chanko, un ragoût bien salé et bien gras. Inutile de dire que vous avez intérêt à vous abstenir de tout commentaire déplacé au risque de servir également de teppô. Face à ces demidieux que tout le monde adule, ces mastodontes riches et courtisés par les femmes, il vaut mieux se faire tout petit. En même temps, ce n'est pas dur...

Yvan Romanoff
Remerciements
à Jean-Michel Garnier
et à Mickaël Rodier
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